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jeudi 10 novembre 2011

Haïti et le copmmerce des drogues par Londres via la CIA

En 1998, l’Assemblée générale spéciale des Nations unies (UNGASS1) sur les drogues envisageait d’« avoir éliminé ou réduit significativement les cultures illicites d’arbustes de coca, de plantes de cannabis et de pavot à opium en 2008. » Or, le rapport annuel publié à la fin du mois de juin 2008 affirme que, non seulement ces objectifs n’ont pas été atteints, mais que les productions de toutes les drogues d’origine naturelle ont augmenté depuis dix ans (UNODC, 2008b).

Sur l’île de Christophe Colomb, Hispanolia, il y a bien deux parties : à l’ouest c’est Haïti, à l’Est occupant la plus grande partie, c’est la République Dominicaine, avec sa capitale Saint Domingue. Un endroit faisant partie des Grandes Antilles, qui comprend Cuba, la Jamaïque et Porto Rico, cette dernière avec son statut spécial de faux état américain. La Floride n’étant pas loin, on soupçonne fort l’implication du territoire dans le trafic de drogue. Effectivement : en 2007 on en était à 32 tonnes de drogue de saisies en moins de 18 mois en République Dominicaine. Par bateaux rapides, mais aussi par avions. Les mêmes que les « raiders » de l’Atlantique ou presque : des Beechcrafts le plus souvent, ou des Cessna monomoteurs, plus rares. Tous déboulant du Vénézuela ou presque, certains exemplaires ayant été volés là-bas sur place. A bord, de la cocaïne en quantités importantes, entre 600k g et 2 tonnes. De la coke en provenance des cartels colombiens, destinés soit au marché européen, via des vols réguliers, soit vers la Floride ou le Mexique, avec les mêmes avions.

En novembre 2009, un petit Cessna 206 portant numéro d’identification vénézuelien YV1133 atterrit à Batey El Higo, près d’Higuey, en République Dominicaine. L’endroit est connu : c’est un lieu de pèlerinage, où l’on vénère Nuestra-Señora de la Altagracia, la patronne officielle du pays. La police est au courant et arrête tout le monde après que la drogue se soit évanouie dans la nature. A bord deux pilotes colombiens, Pedro Gabriel Alonzo and Alexander Vasquez Gil, et un troisième larron, un dominicain, Wilkin Conde Sosa. Plus Jorge Castillo (alias El Grande), un Haitian, William Boye (alias La Rata), et deux autres colombiens, Colombians Jose Luis M. et Eutimio Viva Escalante. Près de l’avion on retrouve deux Jeeps Nissan Murano, un Toyota Land Cruiser, et un Ford Explorer. Des armes à feu et des bidons d’essence sont saisis, avec de la drogue et des sacs en polypropylène pour y mettre la cocaïne. L’appareil, ramené à la base aérienne de San Isidro, est passé au peigne fin : il y a des traces de drogue partout dedans. L’avion avait décollé du Vénézuela, de l’état d’Apure indique la police. On pense qu’il véhiculait au moins 600 kg de cocaïne.


En mai 2004, on avait appris que Skyway Communications était entré dans le giron du groupe Titan, un des fournisseurs en communication et en surveillance anti-terroriste de l’administration US. Le patron de Skyway Communications, Brent Kovar, également membre d’une entreprise appelée Homeland Security Tracking Enforcement Inc., étant très lié au sénateur Tom Delay, membre du National Republican Congressional Committee. Bref, il existait bien une filière liée àa la CIA avec toute cette série d’avions, car il n’y aura pas que ceux déjà cités. Tous allant chercher la drogue à la source : « Il ne doit pas être ignoré, dans le cas de l’accident du Gulfstream jet II au Mexique, que le vol serait parti de Rio Negro, en Colombie, juste à l’extérieur de Medellín, où il a réussi à éviter que les douanes ne le contrôlent de façon répressive avec en charge au moins 132 sacs de cocaïne qui a fait pencher sa balance de quatre tonnes. »

Cette relation un peu spéciale avec la CIA va culminer avec cet avion, justement, ce N1100M de « Planes and Parts’ qui va être l’objet d’une dispute entre le FBI et l’état dominicain. En novembre 2009, l’état dominicain et sa CICAD (l’aviation civile dominicaine) réclame en effet l’appareil saisi par la DEA américaine et le FBI en septembre 2006 dans l’opération qui, selon la presse avait inclus aussi 50 bateaux, ces fameux « fast movers » ou bateaux rapides chargés de transvaser la cocaïne des appareils ou allant à la pêche aux ballots jetés en mer par ces mêmes avions. L’appareil était toujours sur le tarmac de Puerto Plata. Sans que les autorités dominicaines ne puissent s’en saisi : les USA faisant valoir une origine… américaine. La décision, plutôt étrange, de la justice US, révélait en fait une chose : ce n’est pas moins de onze appareils qui avaient été d’abord achetés par deux sociétés de Floride, « Planes and Parts » et « Skyway Aircraft Inc », pour être tous revendus à des propriétaires vénézueliens qui s’en sont tous servis pour transporter de la drogue. Deux de ses appareils ont servi aux vols de renditions de la CIA : les liens sont trop évidents, là.

Dans le viseur des autorités, Pedro Alfonso Alatorre Damy (« El Piri »), directeur de Casa de Cambio Puebla au Mexique. « Les enquêteurs fédéraux ont publié des informations au Mexique cette semaine reliant Alatorre à un compte chez Harris Bank holding de 2,7 millions de de dollars et a également décrit Alatorre comme un opérateur financier pour le Cartel du Pacifique, dirigé par Joaquín, le fugitif tristement célèbre soux le surnom « d’El Chapo », Guzmán Loera. Le raid du Mexique explique pourquoi le gouvernement des États-Unis a gelé 11 millions de dollars d’actifs Casa de Cambio de Puebla dans 23 différents comptes dans les succursales de Wachovia à Miami et à Londres en mai ». Onze appareils achetés par un seul individu, Pedro José Benavides, onze avions achetés a deux sociétés seulement de Floride, réglées en chèques venus d’une banque mexicaine lavant l’argent de la drogue, avec la bénédiction de la CIA.


La CIA est bien imbriquée dans un trafic de drogue, dans des quantités plus qu’impressionnantes, de l’ordre de 4 à 5 tonnes parfois par voyage !


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